1 — chronologie

fin de la renaissance c'est à l'issue d'une tempête importante que des marins s'échouent sur l'île de ker. principalement constituée de rochers, ils la trouvent peu accueillante, et sûrement pas prête à recevoir des peuples comme ses voisines de l'archipel des glénants. à cette époque, il semble, selon les archives, que les visiteurs pouvaient circuler librement. rapidement, l'île devient un repaire pour les pêcheurs du coin, notamment en raison du calme et de la variété de poissons qu'on peut y trouver.

début du XVIIIe siècle avec l'expansion du commerce intercontinental et l'explosion de la piraterie, des corsaires sont envoyés par le roi de france pour combattre les brigands maritimes. si quelques familles ont fini par poser leurs valises sur ker, ils sont rapidement chassés par les corsaires qui utilisent l'île comme repaire. ce sont eux qui se retrouvèrent à l'endroit exact où le dahut sera construit quelques années plus tard. le pub, d'abord dépourvu de nom, st le premier bâtiment durable que les archives relatent. grâce au bouche-à-oreille, nombre de malfrats, brigands, prostituée viennent s'installer sur ker, en exil, pour échapper à une justice aveugle à ses propres biais. les premiers bâtiments viennent remplacer les cabanes des premiers pêcheurs, chassés par le mauvais comportement de cette police maritime.

peu avant la révolution française c'est la troisième génération kerroise qui se voit privée de la possibilité de partir. nul ne sait pourquoi, mais de nombreuses rumeurs circulent à ce sujet, entre sorcières au cœur brisé, peuple pécheur devant se repentir de ses crimes, ou simplement une génération tombée en amour avec l'île. nul ne sait.

révolution française et industrielle sur l'île, la guerre éclate, entre vieilles familles peu croyantes et peu attachées à la religion, et notables venus du continent il y a seulement quelques années. c'est une guerre d'allégeances. on pleurera une dizaine de morts jusqu'à la montée de napoléon au pouvoir. il est difficile d'être concerné par l'exil rural, lorsque l'exil est interdit. la révolution industrielle permet de moderniser lentement ker, notamment dans sa manière de cultiver les champs et d'élever les bêtes. pour le reste, la ville reste assez enracinée dans ses anciennes manières de faire. toutefois, en 1862 la première école ouvre ses portes.

première guerre mondiale après une explosion des naissances, dûe à un allongement de l'espérance de vie et une amélioration des conditions d travail, les jeunes hommes partent en masse, tous les six mois, rejoindre le front pour une patrie dont ils ne savent rien, combattre un ennemi qu'ils haïssent tous. ils ne reviendront pas. avec eux c'est toute une partie de la culture kerroise qui meurt.

seconde guerre mondiale cette fois, il ne reste plus tellement de personnes pour partir participer à la drôle de guerre ; en revanche leurs rangs s'agrandissent de personnes fraîchement arrivées, venues se réfugier sur cette île qui semble ne pas exister aux yeux des puissances. pourtant, elle a tout d'un avantage, de sa proximité aux côtes anglaises, de sa discrétion. aucun bombardement. la vie continue, la peur au ventre. on s'arme, on monte la résistance, au cas où les allemands viendraient les chercher jusqu'ici. en attendant, on s'entraide, on dissimule, on cache, on aide, pendant six mois, un an, toute la guerre, et même après. certains réfugiés décident de rester là pour toujours.